L’Hôtel Ricordeau, une forme centenaire
Par Laurence Gounel
Au cœur de la Sarthe, cet hôtel à traversé les générations jusqu’à devenir l’écrin qu’il est aujourd’hui : un relais de campagne à la fois douillet, raffiné et gourmet. Dans un célèbre village – Loué – qui a fait de son héritage un label de qualité, cette adresse a bâti sa réputation et son histoire tout entière autour de l’hôtellerie.
Dès 1876, ce relais de diligence sur la route de la Bretagne connaît une renommée qui ne se dément pas trois générations durant (jusqu’en 1984). Sous la houlette de deux propriétaires successifs pendant vingt ans, cet hôtel n’a cessé d’accueillir les plus illustres : le général de Gaulle, Georges Pompidou, des ambassadeurs, Steve McOueen et Marcel Pagnol qui vient en voisin… « La réputation de cette institution sarthoise, doublement étoilée à une époque, nous précède et nous mettons tout en œuvre aujourd’hui pour la faire perdurer grâce notre table de qualité », souligne Anne-Cécile Deschamps, co-propriétaire depuis 2009. Pour cette ancienne chargée de marketing originaire de Tours et son mari, Ludovic, alors exploitant hôtelier, l’aventure commence à l’aube de la quarantaine, motivée par l’envie de travailler ensemble dans le Grand Ouest.

Hôtel Ricordeau © Simon Lagoarde

Détail décoration à l'Hôtel Ricordeau © David Piole
Cette maison, au cœur du village, et dont on ne soupçonne pas le parc caché derrière, les volumes des chambres et le restaurant ouvert sur le jardin, les convainquent d’emblée. Tout est réuni et à échelle humaine pour que leur plaisir de recevoir trouve écho : treize chambres seulement, un restaurant gastronomique, un bistrot qu’ils vont dédier aux volailles, un parc au bord duquel coule une rivière et une belle piscine… S’ils ont conservé la structure existante de la bâtisse, une belle partie du mobilier Empire et ce jardin volontairement libre, ils ont en revanche redécoré une à une les chambres. Évitant un cadre trop classique ou tout-contemporain. Anne-Cécile Deschamps aime l’ambiance comme à la maison d’une décoration plurielle. Contrastant les acajous et marbres noirs avec des pièces en bois brut et des tissus et papiers peints d’éditeurs. La maison évolue sans cesse, comme le jardin jusque-là très végétal, qu’elle fleurit de saison en saison. À l’image de ses propriétaires qui reçoivent ici comme chez eux, dont les enfants, quand ils étaient petits, jouaient avec ceux des clients, l’Hôtel-Restaurant Ricordeau est une maison vivante.

Hôtel Ricordeau © Simon Lagoarde

Hôtel Ricordeau © Simon Lagoarde
Le restaurant gastronomique, porté par le chef Didier Chapeau, est aussi le témoin de tous les événements familiaux à fêter dans la région. « J’aime cette idée d’être « le restaurant du dimanche » comme lorsque j’étais petite et que l’on se faisait beau pour aller déjeuner et célébrer un anniversaire… » se souvient Anne-Cécile Deschamps.
Certains plats qui ont fait la réputation de la table gastronomique sont éternels, comme cette volaille aux écrevisses ou le soufflé au Grand Marnier. Originalité « maison », même les enfants sont ici invités à éduquer leur palais avec le menu qui décline celui des adultes en demi-portion. À la clé ? Le droit d’aller échanger avec le chef en cuisine, de préparer son dessert avant de revenir avec une petite toque signée. Plus décontracté, idéal au déjeuner, La Table du Coq a fait du savoir-faire local sa signature. Ici, œufs fermiers, poulets, pintades et cailles sont au cœur de toutes les recettes.