Auberge du Vieux Puits © Pietri Maxime
Les Rhums de Gilles Goujon
Par Laurence Gounel
Le chef de l’Auberge du Vieux Puits a définitivement l’âme d’un collectionneur. Un peu plus encore que la chartreuse, liqueur régionale, ce sont les rhums français qu’il se plaît à faire découvrir en fin de repas à Fontjoncouse.
Insatiable sur le sujet, le chef Gilles Goujon peut se targuer d’avoir la plus grande collection de rhums parmi les restaurants gastronomiques français. Avec 7O références et quelque 200 bouteilles. « C’est une passion qui m’est venue en voyageant, notamment en Martinique où réside mon meilleur ami. C’est là que je réalise, il y a dix ans, qu’il est temps de mieux faire connaître les rhums français, seule AOP. » Des rhums de canne à sucre et non de mélasse comme on en trouve communément. Des rhums avec des millésimes, voire des cépages, qui vieillissent en fût pendant 8, 10, 15, 20 ou 30 ans. Les plus vieux justifiant leur valeur par la part des anges considérable qu’ils libèrent au fil des années, contrairement aux rhums de Soléra — bien plus répandus mais sans réduction ni affinage.

Gilles Goujon, chef-propriétaire de l'Auberge du Vieux Puits
Passionné, ce collectionneur étoffe depuis son « mur de rhums » (trois mètres linéaires sur presque un mètre de haut) chaque année. Avec des raretés comme le rhum de Courcel dont la fabrique a fermé et dont le nouveau propriétaire a retrouvé de vieux fûts datant de 1972 qu’il a remis en bouteille en 2014 pour baptiser sa trouvaille « L’oublié » ; Comme avec un rhum Clément datant de 1966 et dont l’exemplaire est quasi unique. Des millésimes rendus accessibles, grâce à une dégustation proposée en 2 cl. C’est aussi vrai pour son plus vieux nectar : un Saint-James 1885.